Départ de gare routière de Mtwara ou c'est le bintz habituel, et je tombe sur 4 jeunes allemands Jasmin Philippe Niklas et Danielqui attendent depuis 2 h 1/2 une connexion pour le Rio Ruvuma. En 2 temps 3 mouvements je vise une camionnette de 8 places et je tape dans la main du chauffeur hilare, lequel accepte mon offre de nous emmener à 5 au poste frontière sur le delta. Je quitte mes 4 allemands super sympa, étudiants en médecine à Dortmund et ça recommence les palabres pour négocier la pirogue pour passer le no man's Land 1) en pirogue à perche 2) 1 km à pied dans le sable 3) re pirogue à moteur pour atteindre la rive mozambicaine. Je me souviendrai longtemps de 2) notamment avec mes 2 sacs à dos qui me cisaillaient littéralement le dos. Tout cela dans un silence minéral et le delta d'une beauté à couper le souffle. J'en oublie la fatigue et en écrivant ces lignes de fortes montées d'émotion baignent mes yeux. Côté mozambicain ce n'est pas encore le check point. Il faut d'abord s'entasser dans un petit bus où j'ai chèrement négocié ma place avec Ali super gentil lui aussi.. Je suis assis à l'avant (ouf) pour 7km d'une piste effroyable. Ali super prévenant me propose de ne payer "que" 200 USD pour la connexion Mocimba da Praia / Pemba. Grand éclat de rire bilatéral... Les Mozambicains sont super sympa et adorent la France. Il y a d'ailleurs beaucoup de portugais qui ont monté des Affaires sur place. Lusophonie oblige. Petit problème d'échange car je suis nul en portugais. Heureusement il y a toujours un gars parlant un peu l'anglais surgi de nulle part prêt à vous aider. Arrivée à Mocimbo de Praia au Ilha Vum Ba hôtel, les pieds dans l'eau. Je rencontre Bruno brésilien de son état travaillant dans la région. Je lui parle de mon final naval entre Pemba et Mada, et il me répond que c'est très difficile voire impossible. Il appelle même tout de suite son réseau qui lui confirme. Le doute s'installe... Je rencontre Celso portugais de son état qui a monté sa boîte de climatisation à maputo. Au départ 2 salariés 35 maintenant. Il a des problèmes relationnels avec sa mère qui ne comprend pas pourquoi son fils est au Mozambique. Je lui dit d'inviter sa mère, lui expliquer sur place combien son fils est heureux et tout s'arrangera. Il me dit qu'il va le faire et me remercie de l'avoir conseillé. Bruno et Celso doivent ensuite partir en me disant que mon déjeuner c'est pour eux. Je suis ému. Ils sont vraiment chouettes.